Ao Ashi
Volume 3
Auteur : Yugô Kobayashi
Editeur : Mangetsu Shonen
Date de Sortie : 07 juillet 2021
Genre : Football / Tranche-de-vie
Little Critique

Une histoire de famille(s)

Ça y est, l’Euro 2020 est terminé. L’effervescence autour du foot s’estompe gentiment dans toute l’Europe (sauf en Italie où la fête va durer encore quelques temps). Comme je le disais dans ma chronique Big Découverte pour Ao Ashi T1 et T2, je ne suis pas un féru de football, pourtant ce genre de compétition possède ce magnétisme capable d’éveiller chez moi - comme chez beaucoup de personnes - l’envie de soutenir l’équipe de son cœur, m’asseoir devant un match avec une bière et le vivre en direct. C’est avec cet état d’esprit encore un peu imprégné de football que j’ai tranquillement lu le troisième tome d’Ao Ashi.

J’ai assisté à beaucoup de superlatifs concernant ce tome, “le meilleur de la série”, “je ne m’en suis pas remis”, “j’ai pleuré” etc. Ma capacité à extrapoler m’a conditionné à m’attendre à quelque chose de traumatisant, je me suis attendu au pire. Je pensais devoir affronter la mort ou une blessure grave chez un personnage par exemple, même si je concevais que ça n’avait pas vraiment de cohérence avec le récit amorcé dans les deux premiers volumes. J’étais très curieux de découvrir ce qui valait tant de réactions.

Finalement, j’ai compris ce qui avait ému bon nombre de lecteurs. Il s'agit de la situation familiale d’Ashito, et notamment le rapport qu’il entretient avec sa mère qui est particulièrement touchant et délicat. Ces chapitres marquent, de la plus belle des manières, le départ du jeune garçon qui se sépare de sa famille pour en rejoindre une nouvelle à la capitale. La narration et le rythme sont magnifiquement maîtrisés et je comprends que ce passage n’ait laissé personne indifférent.

La suite du tome n’est pas en reste avec un ton plus dynamique et sportif. La tension au sein d’une même équipe est palpable. La relation que vont entretenir Ashito et ses camarades est encore très ambiguë, seront-ils alliés ou ennemis ? La fin du tome annonce un nouveau match avec ces nouvelles configurations, et les différents personnages révèlent leurs archétypes à tour de rôle. Pleins de nouvelles têtes ont fait leur entrée dans le récit, et l’auteur a l’air de faire un travail de caractérisation très pointu pour les rendre toutes parfaitement crédibles.

Il se dessine aussi un effet polarisant chez Ashito, provoquant l’admiration chez certains, notamment Hana qui se révèle de plus en plus indispensable à cette série, et n'est - heureusement - pas du tout reléguée au rang de faire-valoir. D'autres vont rejeter voire mépriser le jeune footballer. Je me demande d'ailleurs ce qui a provoqué un tel comportement de haine de la part de Date.

L’auteur est particulièrement doué pour transmettre des émotions par une simple expression du visage ou le mouvement d’un personnage dans une case silencieuse. Je pense notamment au frère d'Ashito, le poing serré et le visage fier et soulagé de la sélection de son petit frère pour rejoindre l’équipe U18 de Tokyo. Une simple petite case d’Ao Ashi est capable de renfermer des milliers d’émotions !

Un début de tome très riche en émotions

Le point de départ d’une grande aventure pour Ashito

Le rôle d’Hana, intelligente et indispensable !

J’ai hâte qu’Ashito développe un peu plus son humilité !

Rien à réellement reprocher à ce tome que j’ai trouvé très bon.

Trop conditionné par l’attente d’une tragédie, je n’ai peut-être pas été autant ému que d’autres lecteurs. Mais ça ne m’a pas empêché de trouver ce tome excellent. Il met en avant la beauté d’une famille unie et qui se soutient, même dans la précarité. Le comportement de la mère d’Ashito est touchant et terriblement humain et j’espère que son fils pourra atteindre l'objectif de lui offrir qu'elle souhaite. La transition avec l’arrivée dans une nouvelle famille, celle du sport, est très pertinente et bien amenée. Le tout se lit avec fluidité et mène vers une terrible impatience de lire la suite !

 

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