TwitterTwitter
FacebookFacebook
WhatsappWhatsapp
Unicorn Overlord
Console : Playstation 5
Studio : VanillaWare
Editeur : Plaion
Date de Sortie : 8 mars 2024
Genre : STR / TRPG

L’année dernière, grâce à la version remasterisée de GrimGrimoire, j’ai pu découvrir avec surprise une facette de VanillaWare que je ne connaissais pas encore : son attrait pour la stratégie, bien que GrimGrimoire soit une de leur première production. Une année plus tard, c’est avec le jeu Unicorn Overlord que le studio revient et prouve une fois de plus qu‘il ne semble jamais vouloir se cantonner à répéter ses idées de gameplay d’une production à l’autre.

Cependant, il est très intéressant de constater que même si le studio aime se réinventer dans ses concepts, il revient aujourd’hui à l’un de ses premiers amours : le STR (le jeu de stratégie en temps réel), mais allègrement boosté avec des éléments de TRPG (jeu de rôle tactique). VanillaWare est un studio polyvalent qui se démarque aussi par ses univers riches, quelques coups de génie scénaristique (avec 13 Sentinels notamment), avec un dénominateur commun à tous leur jeu : une direction artistique absolument renversante grâce au talent de George Kamitani.

Alors, ce Unicorn Overlord, quelles cases vient-il cocher dans tout ça ?

Une histoire aux pages (li)cornées ?

Lorsque le terrible Glavius vient envahir les terres de Fevrith en renversant Grand Corrine, la capitale de Cornia, les jours heureux laissent place à la domination et à la crainte sur tous les continents aux alentours. Le jeune prince Alain est alors sauvé par sa mère la reine, envoyé en exil afin de s’entraîner et de revenir lorsqu’il sera prêt pour renverser la tyrannie imposée par Glavius.

Le jeu prend donc place 10 ans après ces évènements. Nous incarnons Alain, prêt à en découdre. Pour arriver à ses fins, il devra libérer les contrées de la domination ennemie, tout en constituant son armée de la libération pour avoir une troupe assez grande et entraînée pour tenir tête aux envahisseurs.

Unicorn Overlord ne brille pas spécialement par son scénario, qui est finalement assez convenu et le reste malheureusement tout au long de l’aventure. Une petite prise de risque scénaristique ou quelques surprises n’auraient pas été de refus. Malheureusement, bien que les cinématiques soient magnifiques, elles ne sont que très peu engageantes, et l’envie d’en passer démange assez rapidement. D’ailleurs, le jeu offre différents moyens de skiper ces passages, comme s’il nous y invitait, comme un aveu de faiblesse ?

Mais la simplicité de l’histoire peut s’expliquer par une volonté d’orienter la charge mentale du joueur ailleurs : le gameplay.

Overload

Unicorn Overlord se présente comme une grande carte du monde, divisée en continents, que l’on peut explorer avec le prince Alain. Sur la route, nous allons croiser des terres nécessitant la libération de l’oppression ennemie grâce à des batailles. Ces phases sont de parfaits mélanges entre de la stratégie en temps réel qui reprend quelques sensations et rythme de GrimGrimoire, et des éléments de gameplay empruntées chez les RPG tactiques. Il faut déplacer des groupes de 2 à 6 personnes sur le terrain afin de se battre et gagner du terrain jusqu’au poste de commandement adverse. La particularité du jeu réside dans le fait que les combats, lorsque 2 groupes se rencontrent, « révèlent » à l’avance leur conclusion, à nous alors d’optimiser notre préparation pré-combat grâce à des objets ou grâce au placement des combattants les uns par rapport aux autres pour créer des synergies. Tant que le combat n’a pas commencé, on peut changer la disposition pour voir le résultat. Un concept très facile à comprendre, mais dont la profondeur rend la maîtrise très difficile, d’autant plus que de nouvelles unités avec des compétences et synergies différentes s’invitent à la partie, tout comme des éléments environnementaux qui viennent pimenter les affrontements. Une fois que le combat se lance, nous pouvons nous régaler des visuels somptueux du jeu, pendant que toutes les attaquent se résolvent automatiquement. Un spectacle que l’on peut très vite décider de passer avec le bouton start (ou option) pour se concentrer uniquement sur le résultat.

Unicorn Overlord est un jeu qui plaira aux plus fins stratèges. Si, comme moi, vous avez du mal avec tant de gestion et de possibilité, le jeu est très généreux en niveaux de difficultés différents (changeable à tout moment via les options du jeu), un mode « histoire » permet de simplifier les combats tandis que des modes de difficultés très épicés seront disponibles pour les amateurs de challenge.

Map Cleaner

En dehors des quêtes de batailles, Alain doit reconstruire les ravages de la guerre en apportant son aide aux différents villages libérés, principalement en leur donnant des ressources que l’on ramasse un peu partout sur la carte du monde. Une fois qu’un lieu est à nouveau habitable, nous pouvons y assigner un garde parmi les compagnons que nous recrutons durant notre aventure. Cela permet de générer des ressources que l’on pourra ensuite distribuer plus loin, ou vendre pour améliorer l’équipement des troupes ou pour acheter des objets à utiliser en combat, tel que des soins ou des boosts divers et variés.

Plus on avance dans l’histoire et l’exploration, et plus l’équipe d’Alain s’agrandit avec des compagnons qui ont des compétences permettant approfondir la compréhension de Fervith. Par exemple, des ponts cassés empêchent la progression, ce n’est que lorsque certains personnages rejoignent l’équipe qu’il sera possible de les réparer. Cela permet de retourner régulièrement dans des zones déjà explorées, pour découvrir de nouvelles choses. Fort heureusement, tout est bien indiqué sur la carte du monde, et les points de voyages rapides sont absolument partout, aucun aller-retour redondant n’est à déplorer, ni de temps de chargement entre les voyages, tout est instantané. Il faut compter entre 40 et 50h pour terminer le jeu à 100%, et le système est suffisamment bien fait pour inciter à ne pas uniquement se jeter sur la quête principale. Une vraie grande map à nettoyer, pour les amateurs de map cleaning, sans être démesurée comme dans certains autres jeux qui gonflent la durée de vie inutilement avec des tâches redondantes.

Direction Artistique Unique (horn)

Visuellement, nous savions à quoi nous attendre : Une nouvelle merveille. Le style, reconnaissable entre mille, s’est encore affiné et bénéficie d’effets de lumière qui se marie parfaitement avec les sprites 2D. Même les animations, qui étaient parfois un peu décousue dans d’anciens jeux, sont parfaitement exécutés et fluides. Un vrai régal pour les yeux.. mais également pour les oreilles ! Le jeu est intégralement doublé en anglais ou en japonais (et est entièrement sous-titré en français également) et est tout au long accompagné d‘une bande son très efficace.

 

 

 Une direction artistique plus belle et efficace que jamais

Une bande son aux petits oignons

Un gameplay extrêmement profond et très ingénieux

Une durée de vie conséquente, mais qui ne s’éternise pas

Une histoire peu engageante

Quelques batailles manquent d’intérêt

Une complexité qui peut effrayer les moins aguerris  (merci le mode histoire)

Nouvelle réussite de VanillaWare qui prouve une fois de plus qu’ils ne se reposent jamais sur leurs acquis, Unicorn Overlord est une expérience unique et exigeante tout en étant accessible. La direction artistique est un vrai bijou pour les yeux et les oreilles. L’histoire n’est pas à la hauteur de la richesse du gameplay et des visuels, mais offre l’avantage de pouvoir se consacrer pleinement à la compréhension d’un système de jeu extrêmement profond, et très (trop?) complexe.