Undead Unluck
Tome 5
❤ Coup de Coeur !!
Auteur : Yoshifumi Tozuka
Editeur : Kana Shônen
Date de Sortie : 20 mai 2022
Genre : Action / Fantastique
Little Critique

Death Loop

Après 4 tomes, mon constat vis-à-vis de la série Undead Unluck est clair : l’histoire est follement originale, mais la manière dont elle est racontée amène régulièrement de la confusion à cause de la frénésie qui s’en dégage en permanence. Est-ce que le tome 5 continue dans cette folie, ou est-ce que l’auteur a pensé à boire une tisane calmante avant de se mettre au travail ? 

Le volume commence avec une immense révélation sur la construction de l’univers d’Undead Unluck. La Terre suit une boucle spatio-temporelle, c’est-à-dire que Dieu la “redémarre” à chaque fin de cycle en explosant la planète pour la ré-assembler ensuite. Les périodes historiques redémarrent également. Je trouve ce concept grisant car j’y décèle clairement un gigantesque clin d’œil à un manga que j’adore (dont je tairais le nom car rien que de mentionner ce principe de boucle pourrait être vecteur de spoil). Bref, ça démarre sur un concept qui me parle particulièrement. 

De plus, je suis très friand d’univers où absolument rien n’est laissé au hasard, et Yoshifumi Tozuka profite même de ce développement scénaristique pour apporter une explication sur l’origine des météorites invoquées par Fûko, et ça me plaît. Je suis du genre à me demander pourquoi certains blocs flottent dans les airs dans un Super Mario par exemple. 

Revenons à notre histoire de Terre qui subit une boucle temporelle. Il existe 2 personnages ayant la capacité de traverser ces cycles : Tout d’abord, il y a Juis, grâce à l’artefact nommé Ark, et bien sûr Andy dont l’immortalité le condamne à errer dans le monde, même quand il explose et se recompose.

Je le rappelle : l’objectif macro de Undead Unluck, c’est la quête de la mortalité d’Andy. Nous apprenons dans ce tome, que pour échapper aux règles, il faut mourir ou tuer celui qui les établit (c’est-à-dire Dieu). La première option n’étant pas envisageable, car cela reviendrait à considérer le paradoxe très cocasse impliquant que pour être capable de mourir, Andy doit mourir. Il ne lui reste plus qu’à tuer Dieu. Rien que ça.

Maintenant que cet objectif parfaitement irrationnel est clair, Yoshifumi Tozuka peut inventer les stratégies les plus épiques possibles pour y arriver. Les enjeux sont gigantesques et les objectifs sont astronomiques, de quoi inventer un développement hors du commun. C’est pourquoi, le conseil de la table ronde confie à Fûko la mission de… créer un manga. J’avoue que je m’attendais à tout sauf à ça. Et c’est cette totale imprévisibilité qui fait le charme d’Undead Unluck. Pourquoi créer un manga ? Il semblerait qu’un célèbre manga contient des informations sur le futur du monde, et que son auteur ait par conséquent des pouvoirs importants. Certains chapitres ont l’air d’avoir volontairement échappé à la publication, et le groupe d’Andy doit absolument mettre la main sur les informations qu’ils contiennent pour avancer dans leur quête. 

Tel un Bakuman sous stéroïdes, Fûko se sert des incroyables moyens du bord pour créer un manga nommé Undead+Unluck qui soit suffisamment bon pour pouvoir approcher la Shueisha et s’infiltrer dans les archives. Le nom de son manga et le nom de l’éditeur continuent de faire vibrer la corde meta que l’auteur aime titiller depuis le début de son histoire. 

En rencontrant enfin Anno Un, l’auteur de ce fameux manga. Le récit prend immédiatement une autre tournure, mais on commence à être habitués aux virages à 180° dans Undead Unluck. Fûko se retrouve à l’intérieur du livre de la mémoire d’Andy qui a vécu plusieurs siècles. A mi-chemin entre voyage dans les souvenirs et voyages dans le temps, il faut s’accrocher pour comprendre les enjeux. Fûko peut interagir et influencer la mémoire d’Andy dans ses souvenirs pour renforcer leurs liens, comme si elle remontait le temps. Mais ces changements ne s’opèrent qu’à l’intérieur de cette mémoire, et n’a aucune influence sur le monde extérieur. J’avoue avoir eu un peu de mal à bien comprendre cette subtilité, mais elle est vraiment très originale et intéressante en réalité, une fois les règles du jeu acceptées (et comprises). 

Ça ne s’arrête pas là. Viktor, l’autre personnalité malveillante d’Andy apparaît à l’intérieur de ce monde des souvenirs, et décide d’en chasser Fûko en la tuant à répétition pour la faire avancer dans cette timeline de la mémoire. Encore une fois, c’est assez abstrait mais plutôt malin. La fin du tome annonce un affrontement qui commence de manière absolument grandiose entre les deux personnalités d’Andy, à l’intérieur de ses souvenirs. Vite la suite !!

 

Big

Un développement très original, ambitieux et cohérent.

Toujours surprenant.

Ce côté meta toujours très satisfaisant.

Des idées brillantes.

On commence à s’habituer au rythme fou du récit.

Little

Les scènes d’action toujours un peu confuses.

Un tome 5 d’Undead Unluck qui ne déroge pas à la règle : des virages à 180° dans un récit qui va à toute allure. La métaphore est intéressante, car sans réguler sa vitesse dans un virage, on finit facilement dans un ravin. Yoshifumi Tozuka maîtrise son histoire et aime garder le lecteur en apnée, mais il n’a pas le droit à l’erreur avec un tel rythme. 

Finalement, ce tome est très satisfaisant vis-à-vis des enjeux qui sont de plus en plus définis et les thématiques sont très originales. On comprend mieux où on va, mais la manière d’y aller reste toujours une surprise, et c’est aussi ça qui rend Undead Unluck vraiment unique dans son genre.

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