Shy s’est immédiatement présenté dès son annonce comme une nouveauté majeure de l’année 2021, le nouveau challenger de poids dans les histoires de super héros. Première œuvre notable de l’auteur Bukimi Miki, ce volume d’introduction a l’air d’affirmer une intention de réinterpréter le concept de Magical Guntai, plutôt que d’essayer de concurrencer directement My Hero Academia, mastodonte de popularité dans le thème des histoires de super héros.
Le Magical Guntai est un dérivé du genre « Magical Girl », mettant en scène des personnages lambda qui, une fois costumés grâce à un artefact, disposent de facultés décuplées et/ou des super pouvoirs. La version Guntai est une volonté d’intégrer ces personnages dans une hiérarchie militaire afin de les mettre au service de leur patrie face aux menaces extérieures.
Dans Shy, chaque pays dispose d’un héros qui est sélectionné parmi la population selon des critères encore inconnus dans le premier volume. Quand ils ne représentent pas leur pays en tant que super héro costumé, ces personnages sont des humains avec des vies et des occupations normales voire banales. Ils ne cachent pas nécessairement leur identité, mais ils officient tous derrière un pseudonyme. La timidité maladive de l’héroïne du Japon lui vaut le nom de Shy (timide en anglais).
De son vrai nom Teru Momijiyama, Shy est immédiatement présentée comme un personnage très fragile mais dotée d’une forte détermination. Elle peut s’écrouler au moindre doute. Terrorisée par le principe des dommages collatéraux potentiels lors de missions officielles, elle ne supporte pas l’idée que des innocents puissent être blessés par sa faute.
Sans rentrer dans les détails de l’histoire, ce premier volume prend son temps pour introduire la hiérarchie existante dans l’organisation des héros, qui logiquement se retrouvent dans l’espace dans une base n’appartenant à priori à aucune nation. Un antagoniste mystérieux pointe également le bout de son nez et confronte Shy et sa fragilité. Mais tout peut encore se décider, ce premier volume n’offre pas pas vraiment d’indice précis pour le développement de la suite. C’est probablement aussi ce qui a poussé l’éditeur à sortir les deux premiers volumes simultanément.
Les scènes sont généralement articulées autours de l’état psychologique de l’héroïne dont les émotions sont très bien retranscrits par des dessins précis et plaisants.
Ce postulat de départ peut se révéler très intéressant s’il est bien développé. L’idée d’offrir de si grandes responsabilités à une héroïne à ce point instable psychologiquement peut mener à des scènes très fortes et intéressantes. Comme dans beaucoup de Shônen « Nekketsu » (prônant le dépassement de soi pour révéler des forces cachées), Shy devra puiser au fond de son âme pour vaincre ses doutes.
Page de l’œuvre sur le site de l’éditeur
Un personnage principal aux problématiques adultes dans un récit pour les plus jeunes.
Un premier chapitre d’introduction renversant et efficace !
Des dessins précis.
Quelques développements dans les relations et les comportements des personnages un peu abrupts.
Le personnage de Stardust est cliché au possible et difficilement supportable.
Un premier volume qui ne permet pas de savoir un peu plus concrètement où le manga se dirige.