Ping Kong
Tomes 1 et 2
Auteur : Comic Jackson
Editeur : Mangetsu
Date de Sortie : 03 mars 2022 (intégrale)
Genre : Sport / Comique
Big Découverte

0. Pingtroduction

A la seconde où j’ai vu l’annonce d’un manga loufoque en 2 tomes présentant un gorille qui joue au ping pong par un auteur nommé Comic Jackson aux éditions Mangetsu, j’ai tout de suite su que ce titre m’intéresserait. Diablement friand d’humour absurde sans queue ni tête, j’étais déjà séduit par le titre « Ping Kong » qui sonnait déjà totalement comme un délire auquel on pense avec des amis en se gaussant copieusement autour d’une bière. Sauf que de temps en temps, il y a le syndrôme du « Wait, hold my beer » comme disent les meilleurs memes d’internet. Les délires se transforment alors en projets, et c’est souvent comme ça que naissent les meilleures – ou les pires – productions.  Pour cet article, c’est exactement ce qui s’est passé. Nous nous sommes copieusement gaussés en discutant entre copains blogueurs avec Pierrickola, alias l’Apprenti Otaku, d’un article collaboratif sur Ping Kong où l’on se renverrait le lecteur d’un blog à l’autre comme s’il était une balle de ping pong. C’est complètement absurde non ? Et pourtant, bienvenue, chère balle de ping pong dans un article où vous serez baladés d’un côté et de l’autre de la table pour connaître nos deux avis sur la série (faites bien attention à suivre la numérotation des sous-titres). Et ça tombe bien, Pierrickola en a un avis plutôt négatif, alors que de mon côté je vais davantage mettre en valeur ce qui m’a plu. Avant d’entrer dans le vif du sujet, Pierrickola et moi-même souhaitons dédier ce duo absurde d’articles sur un manga non moins absurde à notre fidèle lecteur aux interventions tout aussi absurdes sur les réseaux sociaux : l’inarrêtable RapLeMo. Nous vous conseillons de lire nos avis avec les deux sites ouverts côte à côte ou dans deux onglets proches, pour basculer facilement de l’un à l’autre. Cliquez ici pour retrouver l’article de Pierrickola.

1. Allez gorille !

J’ai l’honneur de faire le premier service de cet article, en présentant le pitch de Ping Kong !   Takumi et Kotomi sont passionnées par le ping pong. Alors que Kotomi est brillante à ce sport et voué à un avenir tout tracé, sa sœur Takumi est loin d’être aussi douée. Dévastée par la différence de talent avec sa sœur, Takumi fait une tentative de suicide par pendaison. Mais l’improbable se produit et la corde autour de son cou lâche sous son poids lorsque la fille suicidaire se transforme en… gorille. Rongée par les regrets, Kotomi intègre davantage sa soeur et sa nouvelle apparence bestiale dans sa vie pour tenter de remporter un championnat national de tennis de table en duo avec elle. A partir de ce postulat, le manga en 2 tomes oscillera entre scènes le d’une fille et de sa soeur, un immense gorille et tous les inconvénients que cette situation implique ainsi que des duels de ping pong bestiaux et des liens familiaux complexes.  Retour chez Pierrickola d’un coup de raquette net et précis (paragraphe n°2)

3. Palala quelle singerie !

Je suis d’accord que l’histoire de Ping Kong est effectivement peu engageante. La relation trop sérieuse des deux sœurs contraste énormément avec le ton absurde assumé. L’amorce étant principalement placée sur les situations loufoques, difficile de se sentir concerné lors des échanges larmoyants. Mais si on accepte la règle du jeu, que rien ne fait réellement sens et qu’on s’est embarqué dans un trip absurde sur 2 tomes qui partent complètement en cacahuètes, alors la lecture devient agréable. En même temps, c’est l’histoire d’une fille transformée en gorille, nulle au ping pong, dont la force démesurée est capable de détruire un bâtiment entier en un revers de raquette, pas de quoi prendre le concept au sérieux ! Il suffit alors de se laisser porter et ne pas chercher un sens profond à tout ça, bien que des thèmes sombres comme la tentative de suicide d’une enfant entrent en jeu. Ce qui m’a d’ailleurs surpris, c’est l’aveu de l’auteur en postface, qui s’excuse de s’être égaré alors qu’il commençait de manière relativement sérieuse avant de drifter dans tous les sens. Il s’excuse également de la fin abrupte du manga, donc je me demande dans quelles conditions la publication s’est arrêtée au Japon et si la roue libre ne vient pas d’une certaine frustration de Comic Jackson de ne pas avoir pu mener son histoire à bien, ou en tout cas comme il l’entendait. Je suis persuadé qu’en creusant, il est possible de découvrir (ou d’inventer) pleins de métaphores sur la transformation gorille, ce que cet animal représente réellement dans le développement de la jeune Takumi (à l’instar de la transformation en panda roux dans Alerte Rouge, le dernier film d’animation de Pixar, qui symbolise la puberté chez cette jeune adolescente de 13 ans). Mais de mon côté, je me suis engagé à ne justement pas être engagé lors de ma lecture de Ping Kong pour pleinement embrasser l’absurde et me faire balader sauvagement entre les cases comme une balle. Une balle comme vous en quelques sortes, que je réceptionne in extremis d’un revers de la raquette pour vous renvoyer chez Pierrickola qui parlera des visuels (paragraphe 4)

5. Un gorille golri

Même si l’auteur ne brille pas par une technique exceptionnelle, je dois avouer que le gorille est spécialement bien dessiné. Un peu comme dans un film qui a mis un peu trop de budget dans un aspect en particulier, quitte à négliger le reste. Takumi le gorille est magnifique. Heureusement qu’elle apparaît dans quasiment chaque chapitre, Ce qui révèle néanmoins les lacunes dans le dessin d’autres personnages. Là où mon avis va diverger avec celui de Pierrickola, c’est que je trouve la représentation des impacts et de l’exagération extrêmement satisfaisante. Je repense notamment à cette planche montrant le gorille s’élancer vers la balle en contre-plongée, avec une perspective vertigineuse et une puissance palpable (cf l’image qui accompagne cet article). Les coups de raquettes sont d’une violence grisante, surtout quand elles finissent par démonter tout l’environnement sous leurs impacts. La brutalité des combats de ping pong m’a beaucoup plu et rattrape pour moi les scènes larmoyantes assez anecdotiques, voire inutiles, ou les scènes comiques qui ne font pas toujours mouche (sauf le directeur masochiste, car les personnages masochistes me font toujours rigoler). Finalement, quand on regarde la couverture du manga et qu’on y lit « Ping Kong » avant d’admirer un gorille avec une raquette dans les mains, ce qui nous intéresse le plus c’est de voir cet animal jouer au ping pong, tout le reste du contexte est finalement peu intéressant. Même si j’avoue que j’aurais bien aimé la réponse à certaines questions (exactement la même que vous vous posez déjà sûrement à l’heure actuelle, mais n’en parlons pas). Je tente le lobe tout en douceur pour vous renvoyer chez Pierrickola qui fera sa conclusion (paragraphe 6).

7. Kongclusion

Lire avec désintérêt chez Pierrickola c’est, selon moi, la version « Bad Kong » de ma façon de lire avec désengagement. Mais ici je suis du côté « Good Kong » et mon intérêt pour ce titre reste intact, je me laisse simplement porter par sa frénésie. Sans être une claque (de gorille), Ping Kong est à lire comme une attraction de fête foraine qui va à toute vitesse, un rollercoster qui essaie d’en mettre plein la vue mais qui est très vite oublié après l’attraction, seule les sensations restent en mémoire. L’expérience est néanmoins très originale ! Personnellement, je ne saurais conseiller autre chose à la place de Ping Kong, car c’est une lecture unique et je pense qu’elle plaira surtout aux amateurs d’œuvres absolument absurdes plutôt qu’à des lecteurs cherchant un nouveau manga de sport haletant. Merci à Pierrickola, alias l’Apprenti Otaku pour ce duel de ping pong par articles interposés !

Big

Un gorille sacrément bien dessiné

Des scènes d’action très satisfaisantes de brutalité 

Un dyptique qui plaira aux amateurs d’absurde

Little

Tentatives de larmoyances superflues

Une question reste en suspend

Visuellement trop inégal

Ping Kong est manga en 2 tomes qui se dévore vite à condition de mettre de côté son cerveau et se laisser porter par un rythme effréné et des scènes totalement absurdes. Au final, on voit « Ping Kong » sur la couverture et un gorille avec une raquette de ping pong, on s’attend à voir un gorille faire du tennis de table. Et cette intention est presque remplie à 100%, car il y a soit trop de contexte, soit pas assez. Une expérience décoiffante et dingue qui plaira aux amateurs du genre!

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