Le train est en marche !

Depuis que Mission Yozakura Family a terminé de mettre en place son univers riche, aux règles complexes et aux multiples acteurs, la série est encore plus un régal à suivre tome après tome. Qu’en est-il de ce tome 7 ? 

Le tome commence directement avec une scène dans les bains thermaux. La première chose à saluer, c’est que la plupart des shônen manga ne résiste pas à se servir de ce genre de contexte pour être très généreux en fan service érotique et en quiproquo graveleux. Mais Mission Yozakura Family est un manga élégant, et il le prouve une fois de plus. Ces bains thermaux offrent une magnifique scène d’intimité où Taiyô et Mutsumi se mettent (littéralement) à nu pour se connaître davantage. Et je ne parle aucunement de sexe, mais des révélations du passé, principalement par Mutsumi. On en apprend aussi davantage sur la soméinine, cette fameuse protéine qui offre aux Yozakura leurs capacités exceptionnelles. La caractérisation étant impeccable, ce n’est absolument pas une surprise que le reste de la famille interrompe le dialogue en guise de conclusion de chapitre. 

Comme nous commençons à le connaître, Hitsuji Gondaira aime varier le rythme et le ton de ses chapitres. C’est pourquoi, une fois de plus, avant de se lancer dans la partie haletante du tome, le chapitre suivant les bains thermaux est bien plus léger. Il s’agit de l’introduction des combats d’espions tirés au sort. C’est une sorte de chasse à l’homme prenant place en ville, opposant des espions de différents niveaux et au chara-design douteux. Il y a heureusement une explication au look discutable de ces espions. Il s’agit de propositions de lecteurs japonais qui peuvent choisir le design, le nom et les techniques de ces personnages finalement très peu important mais qui sont rigolos le temps d’un chapitre. L’exercice est sympa, et fort heureusement, les personnages importants restent créés par l’auteur. 

Bref, après ces 2 chapitres, place au vif du sujet : le train. 

Taiyô part en mission dans un train à vapeur dans lequel se trouvent des membres de Tanpopo, et plus précisément des subordonnées de Kawashita. Grâce à une mise en scène superbe et une action dantesque et toujours très lisible, Taiyô brille par son charisme. Ce passage dans le train opposant le protagoniste seul à ses opposants est une très belle manière de montrer l’évolution du personnage. Les yozakura se déplaçant souvent en équipe, c’est une bonne idée de montrer l’étendue de ses capacités de cette manière. Il a énormément progressé en 7 tomes, mais il n’est pas invincible, loin de là. Ainsi, l’auteur peur maintenir une échelle des forces pour préparer le lecteur aux affrontements à venir, c’est très intelligemment construit. De plus, son superbe adversaire, qui illustre d’ailleurs la magnifique couverture du tome, est à nouveau une mine d’information sur Tanpopo ainsi que leurs pratiques. Hitsuji Gondaira maîtrise son histoire et distille ses révélations de manière très satisfaisante. 

Le volume se conclut à nouveau sur un chapitre purement comique, je peux comprendre la frustration des lecteurs après des passages aussi haletants, mais la structure fait maintenant pleinement partie de la manière dont Mission Yozakura Family raconte son histoire. Cela permet également de faire retomber la pression chez le lecteur ainsi que chez les protagonistes avant le raz-de-marée que sera présumément le tome 8. 

Un chapitre aux bains thermaux pleins de bienveillance et sans une once de fan-service. 

Des révélations ! 

Taiyô rayonne.

Je me répète mais les dessins et la mise en scène sont vraiment très efficaces.

La couverture est magnifique.

La structure alternant chapitres intenses et passages rigolos peut toujours en fatiguer certains.

Le design douteux des espions du chapitre 54 (même si c’est expliqué).

Quel plaisir de suivre cette série du Shônen Jump ! Elle mérite bien plus de visibilité tant ses qualités sont indéniables, autant dans le fond que dans la forme. (Une adaptation en anime lui ferait du bien par exemple *clin d’oeil clin d’oeil*). Belle métaphore que d’avoir eu affaire à tout un passage dans un train, car ça y est, le train Mission Yozakura Family a bien démarré, et il va filer à tout allure à partir de maintenant. Et toujours tel un train, certains arrêts sont nécessaires pour souffler ou pour faire entrer de nouveaux passagers, il faut profiter de ces temps de pause. Un tome 7 de grande qualité, et vivement la lecture du tome 8 !