Le Grimoire Écarlate
Volume 1
Le Grimoire Écarlate
Auteur : A-10

Editeur : Noeve Grafx

Date de Sortie : 2 juillet 2021
Genre : Suspense / Fantastique
Big Découverte

Les contes des frères Grimm sont une source d’inspiration et d’interprétation inépuisable dans la pop culture, et notamment dans les mangas. De nombreux auteurs s’approprient les personnages de ces contes pour les mettre en scène dans toutes sortes d’histoires. Le Grimoire Écarlate ne fait pas exception à cette tendance. Son auteur, dont le nom d’artiste est A-10 et qui vient du monde du jeu vidéo, signe avec ce manga sa première œuvre éditée en France comme au Japon – et aussi la dernière au moment où j’écris ces lignes. Il s’agit d’une histoire terminée en 5 tomes publiés entre 2019 et début 2021.

Le Grimoire Écarlate

Adolescente ordinaire, Wakaba est désignée comme unique héritière sur le testament de son arrière-grand-mère, une peintre renommée. Du jour au lendemain, elle se retrouve à la tête d’une fortune conséquente, mais à une condition : garder toujours avec elle une étrange plume à dessin. Pourquoi conserver cet objet? Quels secrets cachait donc la vieille femme? En cherchant des réponses, Wakaba va réveiller une singulière jeune fille toute vêtue de rouge, raviver des pactes noués il y a bien longtemps… et découvrir ses propres capacités.

Wakaba hérite donc d’une maison pleine de mystères dans laquelle elle s’éveille au pouvoir spécial de matérialiser ses dessins, qu’il s’agisse d’objets ou d’êtres vivants. Elle apprend l’existence des bêtes magiques en réveillant “le petit chaperon rouge”, personnage instable, violent, cruel et imprévisible. Wakaba va (trop) rapidement lui accorder sa confiance, voire sa vie. Ces bêtes magiques sont des monstres, humanoïdes ou non, qui deviennent les nouveaux ennemis de Wakaba. Elle va apprendre qu’il existe déjà une armée spéciale (avec un nom à rallonge en allemand), créée pour les exterminer.

Un chaperon décousu

Le grimoire écarlate instaure donc une multitude de règles dans sa diégèse sans prendre le temps de les rendre consistantes. Les scènes s’enchaînent à toute vitesse et les retournements de situations aussi.

C’est assez déstabilisant, comme si l’auteur cherchait absolument à impressionner le lecteur et lui faire plaisir sans jamais réellement chercher la cohérence. C’est dommage, car indépendamment, la majorité des idées sont originales et intéressantes. Elles mériteraient toutes d’être introduites les unes après les autres, de manière à les approfondir davantage avant de lancer de nouveaux éléments dans l’équation. C’est presque comme de jouer à un jeu dont les règles et enjeux changeraient à chaque tour.

Les nombreux Twists dans la narration restent surprenants, et notamment la fin du volume qui laisse sur une scène très forte. Malheureusement, la page habituelle faisant office de teasing pour le prochain tome a ruiné la démarche pour moi. La réponse à la plus grande interrogation soulevée dans la dernière scène du tome est révélée. J’ai trouvé ça frustrant et maladroit.

Il était une folie

La vitesse à laquelle s’enchaînent les situations, ainsi que les dessins nerveux, mais toujours précis et maîtrisés, font régner une ambiance très particulière teintée de cruauté et de folie. Cette atmosphère est franchement réussie.

Le parcours de l’auteur dans le monde du jeu vidéo se fait clairement ressentir dans la mise en scène des actions très dynamiques, notamment lors des affrontements où chaque pose est stylée. Cependant, je trouve que le character design manque cruellement d’inspiration, alors que A-10 aurait eu l’occasion de briller dans cette tâche.

Le dessin reste néanmoins très beau et la couverture de ce tome donne très envie d’en découvrir davantage. Dommage que les livres sous blister de Noeve Grafx ne permettent pas de feuilleter le titre, pour se rendre compte de la qualité visuelle.

Je n’ai pas eu le plaisir de contempler la version imprimée de l’ouvrage, je ne peux donc rien en dire. Si l’éditeur a respecté le même soin pour la conception (jaquette texturée et/ou vernis sélectif) ainsi que les mêmes suppléments habituels (carte, bandeau, insert), alors la qualité est sans doute à nouveau irréprochable.

Big

De beaux dessins

Des idées indépendamment intéressantes

Une édition probablement très jolie

Little

Un manque de consistance et de cohérence dans le concept

Une écriture peu maîtrisée qui va dans la surenchère

Beaucoup d’idées, trop peu d’approfondissement

Un twist final ruiné par la page de présentation du tome 2

J’ai terminé la lecture du tome 1 du Grimoire Écarlate avec le sentiment d’avoir été embarqué dans des montagnes russes brutales et cruelles, passant par pleins de décors ayant pour seul but de m’en mettre plein les yeux.

L’auteur prouve qu’il a une vraie maîtrise du dessin et de la mise en scène, mais son écriture manque de maturité et de cohérence pour me convaincre. On peut avoir les meilleurs ingrédients du monde, si on les utilise tous en même temps et très maladroitement, le résultat sera forcément indigeste.

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