”En plus, tu as les yeux bleus”

L’assaut qui avait interrompu le tournoi à la fin du tome 3 est finalement très vite désamorcé de quelques coups de sabres. Le dernier duel opposant Toshizô au guerrier passionné nommé Kanbee Sagawa peut finalement avoir lieu et se termine également très vite. Ce dernier combat marque la conclusion du tournoi. Le groupe de Kondo et de Serizawa a prouvé sa valeur et est placé sous les ordres d’Aizo, donnant ainsi naissance au Miburôshi Gumi, prédécesseur du Shinsen Gumi.

Les auteurs jouent une fois de plus avec les aprioris des lecteurs en mettant fin de manière nette et précise à un arc scénaristique alors qu’une tentative d’assassinat du shogunat en plein milieu d’un tournoi aurait pu laisser croire à un développement sur encore plusieurs tomes.

Comme à l’accoutumée entre chaque développement de l’histoire, un rapide retour au présent permet de faire le lien entre les événements du passé et la situation de Shinpachi.
C’est grâce à des sépultures que des clés de compréhension sont distillées pour connaître les liens familiaux entre la journaliste et Toshizô. Elle découvre également, la tombe et le nom de Koto, celle qui était vraisemblablement sa grand-mère et dont la rencontre avec Toshizô sera au centre du récit jusqu’à la fin de ce tome 4.

Comme dans le précédent tome, l’ironie dramatique est à nouveau l’artifice narratif de prédilection du scénariste. Présentés comme ennemis, Toshizô et la belle Koto aux yeux bleus vont finir par s’aimer, le lecteur le sait. Connaître une partie du destin qui va lier ces deux personnages permet d’aborder la violence de leur rencontre différemment. Bien que la nature de leur relation évolue de manière difficilement crédible dans un monde baignant dans le feu et le sang des assassinats, il est agréable de découvrir une facette plus sensible, voire romantique chez notre sabreur fougueux qu’est Toshizô.

L’arrivée de Koto offre une nouvelle dimension aux enjeux, où l’attirance est confrontée à la politique et aux factions qu’elle engendre. Mais Toshizô est un personnage “locomotive” qui fonce d’abord et réfléchit ensuite, et il est prêt à tous les affrontements, même les plus dangereux, pour suivre ses convictions personnelles. C’est ainsi qu’il se retrouve entouré de dizaines d’ennemis pour sauver Koto qui a failli à sa mission en le laissant en vie.

Les auteurs m’ont appris à ne pas me fier à mes aprioris, car ils sont capables de toutes les surprises dans le développement, ce qui me rend toujours très impatient de découvrir la suite.

Un développement inattendu

Une utilisation toujours intéressante de l’ironie dramatique

L’arrivée d’un nouveau personnage important

Des enjeux politiques toujours confus

Un début de développement de relation assez peu crédible entre Toshizô et Koto

Toujours surprenant, Chiruran tome 4 continue de jouer avec la perception des lecteurs grâce à des allers-retours entre passé et présent. Malgré une forte dimension politique difficile à suivre, le titre continue de briller par son action et sa mise en scène charismatique. Ce tome introduit un personnage qui apporte une nouvelle dimension au récit et j’ai hâte de découvrir son influence sur ce groupe de Samuracailles !