Un tome un peu moins mortel

Après un tome 4 un peu trop généreux en fan service et un cliffhanger inattendu à la fin du tome, introduisant une sorte d’antagoniste dans le récit, que vaut ce cinquième tome de Bucket List of the Dead ? 

Le groupe de survivants est bien arrivé dans le village natal d’Akira. Ce dernier est bien décidé à cocher des souhaits sur sa fameuse liste en aidant ses parents et en passant du bon temps avec eux. Pendant ce temps, le reste de son équipe s’adonne à des occupations diverses avec les habitants du village : Shizuka s’improvise médecin tandis que Kencho tente de remonter le moral à une jeune fille qui a perdu ses parents.

Le quotidien dans ce village permet à l’auteur de réintroduire de manière peu subtile son envie de dénoncer la société capitaliste. Vivre dans la nature et adapter ses besoins à ce qu’il est possible de produire en autarcie sans gaspiller des ressources ou de l’énergie c’est effectivement beaucoup mieux qu’une mégapole comme Tokyo qui surconsomme. Le discours est certes tout à fait légitime et cohérent, adapter ses heures de sommeil au coucher et au lever du jour est effectivement une idée sympa, mais je doute que le fait d’introduire ce genre de thématique de cette manière puisse réellement toucher le lecteur. Autant dans les 3 premiers tomes, la comparaison entre zombies et travailleurs était absolument pertinente, je trouve que le discours se perd un peu à force d’insister. Sur le fond, la question de l’écologie et des modes de consommation a parfaitement sa place dans cette œuvre, mais la manière de l’introduire reste très maladroite à mes yeux. 

L’arrivée du personnage de Higurashi est un ajout intéressant au récit. Accompagné de ses propres camarades absolument affreux. Il a, lui aussi, décidé de faire une liste de 100 choses à accomplir avant de devenir un zombie. Contrairement à Akira dont le leitmotiv est de kiffer le plus possible avant de périr, Higurashi veut se venger de la société. Il souhaite faire souffrir à son tour ceux qui lui ont fait du mal. Évidemment, Akira fait partie des personnes qu’il souhaite faire payer, et il déchaîne une nuée de zombies dans le village qui prospérait jusqu’alors loin de l’apocalypse. Les compagnons d’Higurashi sont d’horribles personnes dont les motivations sont expliquées mais restent dégoûtantes. 

Le reste du tome devient donc un récit d’invasion de zombies assez classique, et malgré la nature un peu loufoque de certains personnages, le tout est donc malheureusement plutôt convenu. La présence d’un antagoniste souhaitant provoquer un carnage n’aide pas non plus à sortir des sentiers battus pour ce genre d’histoire.

Un tome 5 en demi-teinte pour moi car il s’éloigne de ce qui fait la force de Bucket List of the Dead : un récit totalement décomplexé et déjanté qui n’hésite pas à frapper de manière satirique tout en défilant à 100 à l’heure. La liste d’Akira n’a quasiment pas avancé d’un pouce, et si les auteurs continuent avec ce nouveau rythme, on n’est pas près d’en voir le bout ! J’espère vivement que cette escale dans le village n’est qu’une petite accalmie avant de repartir dans le rythme effréné et l’ambiance qui m’ont fait adorer cette série. 

Le personnage d’Higurashi est intéressant

Pas de fan service ! 

Discours sur l’écologie bienvenu (même si maladroitement amené)

Un tome un peu en demi-teinte pour moi.

On s’éloigne de ce qui fait le charme de la série.

La liste n’avance presque pas.

Les camarades d’Higurashi sont vraiment dégoûtants.

Avec son tome 5, Bucket List of the Dead se prend un peu trop au sérieux. La phrase d’accroche du manga se vendant comme un remède au burn out n’est plus vraiment respectée avec un récit qui devient convenu. Le côté déjanté et excitant des premiers tomes s’est un peu perdu quand les personnages sont sortis de la ville. Cependant, je suis persuadé qu’il ne s’agit que d’une petite accalmie avant que le concept ne reprenne avec le rythme effréné et décomplexé qui fait tout son charme. Vivement le tome 6 pour en avoir le coeur net !